Road trip à deux licornes, quatre roues et quelques gouttes

– J’ai envie d’aventure.

– Tu veux faire quoi ?

– J’en sais rien …. quelque chose qu’on n’a jamais fait. Surprends moi !

Étant donné que vivre à fond le présent est notre leitmotiv et qu’on part du principe qu’il faut éviter de toujours repousser les projets, même les plus farfelus, nous nous sommes dit que celui, intitulé au départ « ah je sais où je vais t’emmener », pourrait passer entre les gouttes. Sous le regard peu convaincu de nos moitiés, cyclistes avertis, (« Ah bon, vous allez faire du vélo ? Vous ? ) , nous avons pris cela pour un défi et profité de la météo plutôt sympathique pour nous mettre à sillonner les routes, avec nos mascottes licornes sur le guidon ou agrippée au sac à dos. Traversée des villages, grande descente (où déjà on pense qu’il faudra la monter au retour…). Et là, de l’autre côté du pont de Vernonnet, nous bifurquons dans un petit sentier où nous laissons les vélos et nous continuons à pieds. Ça grimpe pour de vrai. Les branches et les pierres servent de prises. Nous sommes seules au monde et c’est l’aventure. On se croirait presque à Koh Lantah. L’une des mascottes licornes décide que l’exercice vaut la peine d’être recommencé et dévale la pente, obligeant sa propriétaire à descendre à nouveau et à remonter, toute en souplesse ! Mais les efforts en valaient la peine. Tout en haut, une vue magnifique. Il faudra revenir un jour au coucher du soleil avec le rosé et le saucisson… et accessoirement nos taupes modèles s’ils le méritent. Les nuages noircissent à l’horizon et le dôme de protection semble vaciller un peu. Vite, nous descendons, récupérons nos vélos et empruntons la voie verte direction Giverny. Ca y est, les premières gouttes nous touchent. Le dôme est percé de tous côtés. Il aurait sûrement fallu y croire plus fort ! Heureusement pour nous, nous tombons sur une boutique aux propriétaires charmants « les gourmandises de Giverny ». Chocolat chaud savoureux, macarons exquis et un abri temporaire. On y reviendra… quand on aura le droit de s’asseoir. Faut-il appeler les taupes modèles pour qu’ils viennent nous chercher ? Trop fières pour ça ( Et on les entend déjà dire « on savait bien que vous n’iriez pas jusqu’au bout »). Alors on repart. A la question « Alors ça te plaît ta surprise ? », le « Oui j’adore » était sorti tout seul avec le chocolat chaud dans les mains. Là, sous une pluie battante, c’est une autre histoire. Trempées jusqu’aux os, on ne lâche rien. Heureusement, à un moment, au détour d’un sentier entre un champs et la voix ferrée, le soleil a eu pitié de nous. Nous nous écroulons dans les fleurs mouillées (peu importe, nous sommes trempées aussi). Il fait bon. La fin du trajet se fait tranquillement, sauf la maudite côte, celle qui était une super descente à l’aller. Au retour, la douche et la boisson chaude, nous les avons bien méritées. La fatigue s’installe, mais c’est une fatigue satisfaite, qui amènera une bonne nuit. Nos taupes, de leurs côtés, sont quand même un peu impressionnés, même s’ils n’ont pas voulu le montrer. C’était une bonne journée. Petite photo envoyée sur la messagerie des gourmandises de Giverny, qui nous félicitent d’un « Yes, you did it ! » et espèrent nous revoir un jour de soleil. Conclusion : Quand on dit « surprends-moi » à une licorne, il faut s’attendre à être surpris… et finalement, cette aventure n’aurait pas été la même… sans la pluie !